Les acteurs de l’eau des pays membres de l’ABM : Autorité du Bassin du Mono, se sont réunis pour la validation du rapport provisoire consolidé du Guide méthodologique d’élaboration et de mise en œuvre de la charte de l’eau du bassin du Mono. Cette rencontre de deux jours, du 9 au 10 décembre 2025, fait suite à l’atelier des 24 et 25 septembre passé pour le compte du Togo, et celui des 22 et 23 septembre pour le compte du Bénin. Après la prise en compte des amendements et des recommandations relatives à la suite du processus, le Consultant Prof GARANE est revenu, vers les acteurs des deux États membres de l’ABM intervenant dans la gestion du bassin du Mono, avec un rapport consolidé en main afin de recueillir leur appréciation et pour sa validation.
La future Charte de l’eau du bassin du Mono, est d’une importance capitale et d’une portée à la fois démocratique, politique et intégratrice. << la charte de l’eau définit le rôle de chaque acteur pour une gestion durable de l’eau ainsi partagée afin de laisser aux générations futures un environnement assez vivable>>. a déclaré le directeur exécutif de l’ABM Dadja Gnakpaou.
Relever les défis environnementaux grâce à la charte de l’eau
Le bassin du Mono reste confronté à de nombreux défis, notamment les inondations, la déforestation, la dégradation des terres, la pollution, les changements climatiques, la pression démographique, etc.
<< La Charte de l’eau devra contribuer à protéger les ressources en eau et les écosystèmes des pollutions et autres situations dommageables>> a poursuivi Dadja Gnakpaou.

Une charte de l’eau pour une bonne mise en œuvre de la convention de l’ABM
La charte de l’eau va surtout contribuer à une mise en œuvre réussie de la « Convention portant statut du fleuve Mono et la création de l’Autorité du Bassin du Mono », la convention de l’ABM, signée le 30 décembre 2014 par les Chefs d’Etat du Bénin et du Togo, en vue d’« assurer la gestion durable du bassin, au moyen de la gestion intégrée, équitable et concertée des ressources et de l’environnement ».
Cette convention-cadre qui stipule en son article 4 que le fleuve Mono est un fleuve international, n’énonce que les dispositions assez générales du droit international de l’eau douce qui doivent lui être appliquées, tels que:
- L’utilisation des ressources en eau et la participation à leur mise en valeur de manière équitable et raisonnable ;
- L’obligation de coopérer entre États partageant le même bassin versant ;
- L’échange régulier de données et d’informations ;
- L’obligation de ne pas causer de dommage ;
Chacun de ces principes du droit international de l’eau douce fera l’objet d’un développement par la charte de l’eau de manière à faciliter son application et enfin de compte faciliter la mise en œuvre de la convention de l’ABM.
Cas concret du principe « Echange régulier de données et d’informations »
Chaque Etat est souverain sur la portion du bassin du Mono située sur son territoire. Mais vu que le bassin est partagé, il y a des données et informations de ladite portion qui doivent faire l’objet de partage avec l’autre Etat partie à la convention (ici, le Bénin), et vis versa. Quelles sont ces données et informations ? Concrètement comment le partage va se faire ? A quelle périodicité pour qu’on dise que c’est régulier ? Etc. La charte de l’eau détaillera tout cela afin de rendre le principe applicable.
La convention va s’appuyer nécessairement sur la charte de l’eau pour pouvoir atteindre tous ces objectifs. L’importance de la charte de l’eau n’est donc plus à démontrer. Elle est d’ailleurs rappelée à l’ouverture des travaux de cet atelier régional, par le Secrétaire Général du ministère délégué chargé de l’eau et de l’assainissement comme un élément de cohésion et de prévention des conflits entre les communautés ayant en partage ce bassin << La charte de l’eau du bassin du mono est un outil juridique, qui viendra préciser les règles, les principes et les modalités pour une utilisation équitable, raisonnable, concertée et durable des ressources en eau afin de préserver la paix entre les peuples frères du Togo et du Bénin >> a-t-il déclaré.
Yawo Ewoenam ZEGUE a également au nom de son ministre de tutelle rappelé l’importance que le gouvernement togolais sous le leadership du président du conseil son Excellence Monsieur Faure Essozimna GNASSINGBÉ accorde à une gouvernance responsable et participative du bassin du Mono.
Lentement mais sûrement, l’ABM Autorité du Bassin du Mono poursuit son projet de se doter d’une charte de l’eau. Cet atelier s’inscrit dans le cadre du Projet IREE-Mono (Initiative Régionale pour l’Eau et l’Environnement dans le Bassin Transfrontalier du Mono, 2024-2028). Un projet financé par le Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM) et mis en œuvre par l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) et réalisé conjointement par l’Autorité du Bassin du Mono (ABM), l’Observatoire du Sahara et du Sahel (OSS) et le Partenariat Mondial de l’Eau en Afrique de l’Ouest (GWP-AO)

En rappel, le bassin du Mono est partagé par le Togo et le Bénin et couvre une superficie de 24300 km2 dont 21300 km2 soit 88% au Togo et 3000 km2 au Bénin soit 12 % . Une population d’environ 5 millions d’habitants profite de ses ressources.