Lutte contre le blanchiment de capitaux : le secteur immobilier togolais engagé dans une dynamique de conformité

Lutte contre le blanchiment de capitaux : le secteur immobilier togolais engagé dans une dynamique de conformité

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À l’initiative du GIABA (Groupe Intergouvernemental d’Action contre le Blanchiment d’argent en Afrique de l’Ouest), un atelier national de sensibilisation et de formation a réuni, du 14 au 17 avril 2025 à Lomé, les principaux acteurs du secteur immobilier du Togo. L’événement visait à renforcer la conformité du secteur en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (LBC/FT), dans le cadre du projet régional CD4AML/CFT, cofinancé par la Banque Africaine de Développement (BAD).

Organisé à l’hôtel Sarakawa, cet atelier a mobilisé une diversité d’intervenants – agents immobiliers, promoteurs, notaires, architectes, avocats, ainsi que des représentants de l’administration publique, notamment du Ministère de la Justice, de la notamment la cellule nationale de renseignement financier(CENTIF), de l’OTR et du Ministère de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Réforme foncière.

Un secteur à haut risque, un cadre à renforcer

La cérémonie d’ouverture a été marquée par des appels forts à l’action. Le Président de la CENTIF a souligné les vulnérabilités du secteur immobilier, identifié comme un secteur à haut risque dans l’Évaluation Nationale des Risques (ENR) du Togo. Il a plaidé pour l’instauration urgente d’un organe de supervision, la définition de lignes directrices et la formation continue des acteurs.

De son côté, le représentant du GIABA a salué l’engagement politique du Togo et appelé à l’internalisation rapide de la Directive UEMOA de mars2023 en matière de LBC/FT. Le représentant des professionnels du secteur immobilier a exprimé la volonté des acteurs à s’engager pleinement, tout en sollicitant un appui institutionnel renforcé.

Le directeur de cabinet du Ministre de l’Urbanisme, de l’habitat et de la réforme foncière, Dr EDOH Komla, a, au nom du ministre réitéré la détermination du gouvernement à assainir le secteur et à en faire un levier sécurisé du développement. Les dispositifs sont essentiels pour protéger l’intégrité des marchés et la structure financière, à la fois internationale et nationale car, selon lui, à atténuer les facteurs qui facilitent les abus financiers.

Des sessions techniques riches et participatives

Durant quatre jours, les participants ont pris part à des présentations, panels et études de cas portant sur :

  • les typologies de blanchiment dans le secteur immobilier,
  • les obligations de vigilance (KYC, PPE, déclaration de soupçons),
  • la réglementation applicable dans l’espace UEMOA,
  • les rôles respectifs des agents immobiliers, notaires, et organismes d’autorégulation.

L’étude de cas a particulièrement permis de tester les réflexes des participants face à un montage fictif de blanchiment de capitaux, tout en renforçant leur capacité à détecter les signaux d’alerte.

Appel à l’action et recommandations fortes

À l’issue de l’atelier, plusieurs recommandations ont été formulées, notamment :

Pour les acteurs immobiliers : désignation de points focaux conformité, mise en place de dispositifs internes LBC/FT, formation continue ;

Pour les associations professionnelles : élaboration de guides pratiques en collaboration avec la CENTIF ;

Pour l’État togolais : adoption urgente de textes réglementaires, désignation d’un organe de régulation, renforcement de la coopération entre services publics et acteurs privés.

Les participants ont aussi plaidé pour une meilleure cartographie foncière et une identification plus rigoureuse des biens et propriétaires.

Une dynamique collective à poursuivre

Cet atelier marque une étape décisive dans l’alignement du secteur immobilier togolais aux standards internationaux de lutte contre le blanchiment de capitaux. Il témoigne de la volonté commune des autorités et des professionnels à bâtir un écosystème transparent, éthique et sécurisé.

Les participants ont, par ailleurs, exprimé leur reconnaissance au GIABA, à la BAD, à la CENTIF et au gouvernement togolais, pour leur engagement et leur soutien constant. Le succès de cet atelier augure d’une coopération renforcée entre les secteurs public et privé, pour faire du marché immobilier togolais un espace résilient et exemplaire.

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